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Un appui aux étudiants venus d'ailleurs

L'UdeS offre cet automne un nouveau cours axé sur la réussite destiné aux étudiants internationaux, immigrants ou provenant de l'extérieur du Québec

Les étudiants Koco Ophelia Ksuao, Claudiane Boulay et Khabpet Anusain profitent des enseignements de Mohamadou Sarr, Christiane Chênevert et Olivera Belan.
Les étudiants Koco Ophelia Ksuao, Claudiane Boulay et Khabpet Anusain profitent des enseignements de Mohamadou Sarr, Christiane Chênevert et Olivera Belan.
Photo : Michel Caron

28 août 2008

Robin Renaud

Amorcer un programme d'études à l'Université commande une dose d'adaptation et d'acclimatation pour la majorité des nouveaux étudiants. Quand en plus, il faut se frotter à un nouvel environnement, découvrir les subtilités d'une autre culture et apprendre une nouvelle langue, le défi est considérablement plus costaud. Une quarantaine d'étudiantes et d'étudiants internationaux, immigrants ou provenant de l'extérieur du Québec ont la chance de suivre un tout nouveau cours qui devrait les aider à mieux traverser leur 1re session.

Le cours Réussir son intégration et ses études au Québec a été mis sur pied par le Bureau de la registraire en partenariat avec l'équipe de Passeport réussite dans le but de favoriser la persévérance et la réussite de ces étudiants. Les trois chargés de cours qui offrent la formation sont particulièrement au fait de la réalité qui attend leurs étudiants.

Un vécu partagé

Mohamadou Sarr est l'un des formateurs. Arrivé d'Afrique en 1990 pour amorcer ses études universitaires à Sherbrooke, il a réussi son intégration en s'engageant dans plusieurs associations. Il est aujourd'hui adjoint au vice-décanat de la Faculté de génie. «Dans le cadre du cours, on peut raconter notre vécu et certaines anecdotes personnelles, explique-t-il. Lorsque je suis arrivé à Sherbrooke, je me posais mille et une questions dont plusieurs sont restées longtemps sans réponse.»

Mohamadou Sarr constate que l'adaptation fait perdre beaucoup de temps précieux aux étudiants internationaux ou immigrants pendant leur 1re session. «Par exemple, ici, l'étudiant doit être responsable et autonome, dit-il. Pour assurer la bonne marche de ses études, il doit être en mesure d'obtenir les bonnes informations, notamment sur les choix de cours, et les dates importantes du calendrier universitaire.»

L'adaptation culturelle est également nécessaire. «En Afrique dont le système d'éducation est calqué sur le système français, les examens sont concentrés en fin d'année, poursuit le chargé de cours. Les étudiants ont tendance à accumuler leurs notes et à étudier à la dernière minute. À Sherbrooke, il faut pratiquement étudier au jour le jour en vue des contrôles et des examens en cours de session. Si on perd deux semaines durant une session, il est difficile de rattraper le temps perdu.»

Originaire de Sarajevo, Olivera Belan est également chargée de cours et partage son expérience. Arrivée au Québec en 1995, elle a d'abord suivi des cours de francisation avant d'amorcer des études en psychologie, puis fait un doctorat. «Ici, les relations professeur-étudiant sont très différentes de ce qui peut exister en Europe. Là-bas, on ne dérange pas un professeur inutilement et on n'entre pas en classe si la porte est fermée. À Sherbrooke, les professeurs sont familiers et sympathiques, mais quand arrive l'évaluation, il n'y a pas de sentiments : c'est très objectif.» Or, cela peut donner de faux signaux à certains étudiants d'origine étrangère, qui s'attendent parfois à ce que le professeur soit plus souple sur l'évaluation parce qu'il est sympathique au quotidien.

Profils diversifiés

Dans la classe, des étudiantes et étudiants originaires du Burundi, de Colombie, du Vietnam ou de la Côte d'Ivoire notamment sont appelés à commenter leur 1re journée de cours. La plupart des commentaires sont enthousiastes. Un étudiant africain signale que le cours est très enrichissant et lui fera gagner beaucoup de temps pour obtenir certains services à l'Université. Un autre, originaire du Chili, estime que le cours lui sera très utile pour connaître les différences culturelles qui existent entre les universités de son pays et l'UdeS. Seul bémol, certains étudiants considèrent que la formation pourrait être plus spécifique, par exemple, dans le cas d'immigrants installés au Québec depuis un certain temps ou de Nord-Américains qui ont une bonne idée de la culture locale.

«On considère cela et il est probable que le groupe soit divisé en cours de route, en fonction des différences de programmes, au niveau culturel ou du parcours migratoire des étudiantes et étudiants», explique Christiane Chênevert, chargée de cours qui compte une longue expérience en intégration des immigrants. «Cependant, enchaîne-t-elle, il faut ajouter que plusieurs éléments de la formation concernent des sujets qui sont également enseignés aux étudiants québécois, que ce soit sur l'organisation du temps, le travail en équipe, la prise de notes ou la gestion des ressources financières.»

Le projet a été coordonné par Luc Pinard, conseiller en recrutement au Bureau de la registraire. Le cours est de 30 heures et de deux crédits. Il peut être suivi hors programme et est aussi destiné aux étudiantes et étudiants du nouveau certificat de qualification aux programmes de 1er cycle. «Le but ultime est de favoriser la réussite de nos étudiants provenant de l'extérieur du Québec», résume-t-il.